La décision de faire l'école à la maison est venue lorsque mon mari a eu un nouvel emploi et que notre 1er enfant avait 4 ans. Son travail lui demandait de travailler en après-midi et en soirée ainsi que le samedi. Comme il travaille avec des jeunes et des enfants, il se doit d'être disponible quand eux le sont après les heures d'école et la fin de semaine).
Nous avions des amis qui étaient déjà décidés à s'embarquer dans cette aventure, mais c'était par réaction face au système scolaire. Ce n'était pas notre cas, du moins pas assez au point de choisir cette voie. Le fait que les enfants ne verraient papa que le jeudi soir, le vendredi soir, le samedi soir et le dimanche et quelques minutes le matin avant le départ pour l'école nous a donné envie de tenter l'expérience. La maternelle n'étant pas obligatoire, on s'est lancé quelques mois avant l'entrée prévue à l'école du plus vieux.
Nos valeurs chrétiennes n'étant pas toujours bien véhiculées dans les écoles, nous trouvons plus facile de les transmettre à nos enfants pendant qu'ils sont jeunes et ouverts et avant que quelqu'un d'autre leur apprenne tout de travers.
Malgré le fait que nous sommes très occupés, nous apprécions notre rythme de vie qui nous permet d'être en vacances en même temps que papa, de prolonger parfois un peu plus nos soirées, de rallonger parfois nos fins de semaine, de faire des visites lors de journées moins achalandées et surtout, pas de course le matin.
Évidemment, plusieurs petits sacrifices viennent avec cette décision, dont celui qui m'est probablement le plus difficile à accepter; que je ne puisse à peu près jamais contempler ma maison propre plus qu'une nuit!!! Mais bon, même si je ne faisais pas l'école à la maison, j'aurais quand même choisi de rester à la maison avec mon plus jeune.
Faire l'école à la maison durant la journée me libère pour donner des cours de piano en fin p.m. ou soirée. Les garçons n'ayant pas de devoirs, je suis plus à l'aise de faire venir grand-maman ou une autre gardienne.
C'est très engageant, y'a personne d'autre qui prend la relève pour éduquer ou régler les conflits. Une chance qu'on est deux!
Je me souviens de m'être tellement amusée à jouer au professeur étant plus jeune, mais ce que nous vivons avec nos garçons n'a rien à voir avec mes élèves imaginaires silencieux, intéressés et dociles de mon enfance!!!
Malgré toute ma motivation, j'ai bien plus souvent qu'autrement des petits gars qui ont juste hâte de retourner jouer, qui se picossent, qui rêvassent, ne demandent pas d'aide quand ils en ont besoin et se laissent distraire par une voiture qui passe dans la rue. Nous avons aussi à travailler avec un garçon très anxieux qui s'inquiète dès qu'un exercice est nouveau ou paraît long...Certains jours, j'aimerais bien déléguer à quelqu'un d'autre la tâche d'éduquer mes fils, mais avec un recul, je constate le chemin que l'on a parcouru et les belles expériences vécues en famille.
Parfois, -si ce n'était pas si compliqué d'inscrire un enfant à l'école et de le retirer si ça ne va pas mieux qu'à la maison-, on a déjà songé à envoyer l'aîné à l'école. Pourquoi? Parce qu'il nous envoie le message qu'il aime la compétition et qu'il travaille plus vite et plus efficacement en groupe (comme aux Louveteaux) ou avec un ami. Je crois qu'il pourrait bien fonctionner dans une classe, mais encore là, il faut peser le pour et le contre et le contre est évident pour l'instant; il a besoin de voir son père plus que quelques heures/semaines et on n'est pas prêt à se plier à un 2ème horaire.
Le secondaire approche. Notre décision n'est pas encore prise. Plusieurs options s'offrent: continuer comme on fait présentement, s'inscrire à programme d'éducation à distance, débuter le secondaire 1 ou 1 et 2 à la maison puis s'inscrire en secondaire2 ou 3,ou lui laisser le choix en lui présentant toutes les possibilités, avantages et inconvénients de chacun...
Je crois que rendu là, ce sera du cas par cas avec chaque enfant.Pour le primaire, c'était notre décision et non la leur. Nous considérons qu'ils ne sont pas en mesure de prendre cette décision, mais nous apprécions qu'ils nous apportent leur point de vue et leurs suggestions quant à notre vécu familial.
Le côté social? J'allais oublier d'en parler tellement ça ne nous fait pas peur. Évidemment, comme parents, il faut faire quelques efforts pour s'investir dans notre communauté et au sein du groupe de soutien afin que nos jeunes aient des possibilités de relations et d'amitiés. Les amis proviennent donc surtout du voisinage, des scouts, de la chorale/catéchèse ou de notre groupe de soutien d'école à la maison. Je vous jure que parfois, en période de vacances, je dois interdire les amis certains jours ou certaines heures. C'est facile d'être envahi. Papa et moi sommes émerveillés devant la facilité de contact qu'ont nos enfants (du moins 2 sur les 4) avec les gens. Nous qui étions gênés et réservés, de qui retiennent-ils ceux-là? Bref, nous ne nous inquiétons pas de celui qui est plus timide, mais nous travaillons plus fort pour lui permettre de vivre de belles relations avec d'autres personnes que sa famille.Comme ses parents plus jeunes, il semble plus à l'aise avec un ami à la fois qu'en gang.
La sociabilité, c'est aussi d'être d'agréable compagnie, de savoir partager et attendre son tour, d'être respectueux et poli...bien des attitudes qu'on a la chance d'apprendre dans une famille de 4 enfants. D'ailleurs, je crois que ce sera toujours plus facile d'être gentil ailleurs qu'à la maison, avec nos amis et les gens qui n'ont pas le temps de nous "tapper sur les nerfs" comme un frère peut le faire parfois...
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c'est encourageant et stimulant.