Je recherche de beaux textes, de belles réflexions sur le vrai sens de Noël...
en voilà un, tiré d'un fait vécu, pour nous aider à faire tomber nos préjugés.
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La passion de Noël
C'était Noël, un dimanche cette année-là.
Nous avions pris le congé chez les parents de mon mari à San Francisco,
mais comme il travaillait le lendemain,
nous nous sommes retrouvés sur la route, le jour de Noël.
Nous nous sommes arrêtés pour le dîner.
Le restaurant était presque vide:
nous étions la seule famille à nous retrouver là avec des enfants.
J'entendis Éric mon petit garçon d'un an,
crier de joie et frapper la chaise haute de ses mains potelées.
Sa figure était toute illuminée,
ses yeux tout grands ouverts et son sourire montrait des gencives
où il n'y avait pas une dent.
Tout à coup, j'aperçus la source de sa joie:
je ne pouvais pas le croire...
Un manteau magané, sale, graisseux;
des pantalons trop grands; un corps amaigri;
des orteils qui sortaient des chaussures;
une chemise déchirée; un visage à nul autre pareil
et des gencives semblables à celles d'Éric...
"Salut bébé, je t'ai vu mon petit!"
Mon mari et moi avons échangé un regard qui voulait dire:
"Qu'est-ce qu'on fait?"
À ce moment même, on nous apporta le repas
et Éric continuait à faire du bruit et à frapper sur sa chaise haute.
Le clochard parlait très fort, jouant "coucou" avec Éric
qui lui répondait avec un plaisir évident.
Plus personne ne trouvait la situation intéressante.
Cet homme dérangeait.
J'étais embarrassée, mon mari se sentait humilié,
et même notre garçon de six ans demandait:
"Pourquoi il parle si fort?"
Après avoir mangé très vite,
mon mari alla payer la facture en me suppliant de prendre Éric
et de le rejoindre à la voiture.
Je pensai en moi-même:
"Seigneur, laisse-moi juste sortir d'ici avant qu'il ne reparle à Éric"
et je me précipitai vers la porte.
Mais le Seigneur avait d'autres intentions...
Comme je m'approchais du clochard,
je me tournai de manière à l'éviter.
Mais alors, Éric, se penchant dans le vide,
lui tendait les deux bras pour être pris.
En essayant de balancer son poids,
je me suis retrouvée les yeux dans les yeux de cet homme...
Éric se tirait vers lui, les bras grands ouverts,
les yeux du clochard me suppliaient:
"Laissez-moi prendre votre bébé".
Je n'eus pas le temps de répondre car Éric se jeta lui-même dans ses bras.
Et ce fut un moment d'amour entre le vieil homme et l'enfant.
Éric posa sa tête sur l'épaule fatiguée de cet homme qui ferma les yeux.
Des larmes coulaient de ses paupières.
Ses vieilles mains, pleines de saletés et de souffrances,
tenaient et caressaient mon fils avec tellement de tendresse.
Je ne pouvais plus bouger.
Le vieil homme berça Éric dans ses bras pendant un long moment,
puis ouvrit les yeux et fixa les miens en disant:
"Prenez bien soin de cet enfant".
Je lui répondis, la gorge serrée: "Oui, bien sûr".
À regret, à grand peine, il arracha Éric de lui
et je le reçus dans mes bras.
C'est alors que le clochard me dit:
"Que Dieu vous bénisse, madame: vous m'avez donné mon cadeau de Noël!"
Avec Éric dans mes bras, je courus vers la voiture.
Mon mari ne comprenait pas pourquoi je pleurais
et tenais Éric si serré contre moi
en répétant sans cesse: "Pardon, Seigneur, Pardon!"
Réflexion: Le sens de Noël c'est Éric.
Éric, c'est la passion de Dieu pour nous,
les clochards, avec nos vies maganées,
nos relations brisées, nos cœurs meurtris.
Éric, c'est les bras de Dieu décidé à faire irruption dans nos vies.
Si Dieu n'est pas avec nous,
alors il n'y a ni lumière ni espérance...
Mais non, comme Éric, Dieu nous tend toujours les bras
et il nous embrasse avec toute la passion de son amour!
Extrait du volume de William J. Bausch "More telling stories". (Trad.)
Voilà pourquoi il ne faut pas toujours se fier aux apparences... très beau texte pour cette belle période de réflexion qu'est Noël. Merci :)
RépondreSupprimerMerci de partager ce texte... il est magnifique et nous aide à nous recentrer sur le plus important en cette période de fêtes.
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